Vendredi 20 mars 2015, 8h55, émission les Maternelles, Thème : l'IMG du côté des Papas.
Même si encore une fois le thème abordé se concentre sur les IMG, et ellipse les MFIU, je ne peux pas ne pas mettre en avant cette "superbe" émission.
Superbe car criante de vérité, et car elle donne ENFIN la parole aux héros invisibles : les Papas d'enfants morts-nés.
Il est inutile de le nier, la "maternité" (de plus en plus souvent remplacée par le terme "parentalité", mais le chemin est encore chaotique .....) est bien souvent une affaire exclusivement féminine. Car oui, nous portons les enfants au sein de notre corps, c'est indéniable et irrévocable. Oui, nous mettons aux monde les enfants. Oui, nous les nourrissons de nos seins.
Pourtant, je trouve assez symptomatique de nier, de minimiser le rôle des papas dans toute cette histoire....
Car le projet d'enfant se constuit à quatre mains, se projette dans deux esprits, se façonne dans deux coeurs qui s'aiment.
On pense souvent que les papas ne se sentent pas pères dès le test de grossesse, comme les mères. Je pense que c'est faux. Peut-être qu'ils n'en parlent pas, peut-être qu'ils ont besoin de plus de temps que nous pour se projeter concrètement dans un avenir à 3, 4, etc .... Mais un père se sent investit en tant que protecteur dès les premiers instants de la grossesse .... certainement qu'eux-mêmes ont du mal à s'en rendre compte .... mais quand la grossesse s'arrête, quand le bébé s'en va, chaque père le vit comme un VRAI traumatisme. Son projet, sa fierté, sa petite création, s'en va, et ce père, cet homme, ne peut rien y faire, ne peut pas se battre, ne peut pas lutter ....
Et qui s'en soucis ? Qui se tourne vers le père quand la mère se retrouve le ventre vide ? Qui prend un homme dans ses bras en lui disant "je sais ce que tu as perdu" ?
Les pères vivent leur douleur, leur détresse, seuls et isolés. On leur demande d'être fort, de ne pas craquer, de tenir meur femme, leur famille à bout de bras. Même épuisés, même traumtisés, même anéantis, un papa doit rester droit, infaillible .... L'homme ne doit pas pleurer, lui qui n'a pas porté cet enfant dans son ventre. Ne l'a-t-il pas porté dans son coeur ??? Ne se retrouve-t-il pas lui aussi vidé, perdu, blessé ?
Bien sûr que si ....
Mais nos héros invisibles restent forts, restent humbles ... ils laissent la douleur et les larmes visibles à leurs femmes, se font petits à la lumière et si grands dans l'ombre !
Portent leur femme dans leurs bras sans rien attendre en retour ...
Se cachent souvent pour pleurer, pour crier, pour être eux aussi si fragiles ....
Je n'aurai jamais pu survivre sans mon héro "ordinaire".
J'aurais coulé, j'aurais abandonné .... Il a été mon phare, mon réconfort.
Plusieurs fois je l'ai senti à bout, despéré. je l'ai vu serrer les dents, s'essuyer discrètement les yeux .... et ne rien dire, juste encaisser. Il a toujours repris son masque de protection pour me pousser, moi d'abord, vers le haut....
Je crois que je ne lui ai jamais dit merci ... je crois que moi aussi j'ai pensé que c'était son rôle, que j'avais souffert plus que lui, que je méritais ses attentions. J'ai fais partie de cette ligue anti-craquage autours de lui ....
Trois ans plus tard il a prononcé le mot "traumtisé" et j'ai réalisé .... j'ai compris que ma peine avait pris énormément de place, beaucoup trop pour en laisser à la sienne ... et que par ce fait il avait du souffrir tellement plus que moi.
Cette émission permet de dire merci à ses papas extraordinaires, ses papas niés et oubliés ...
Vous êtes des héros du quotidien, les plus humbles et les plus forts des héros !
Merci .......
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